Dernières nouvelles du roman catholique

Existe-t-il un roman catholique ? La parution récente de La Chasse au Cerf, second roman de Romain Debluë, est l’occasion de poser cette ancestrale question à frais nouveaux. Outre la présence, parfois implicite, de l’œuvre des Bloy, Barbey, Bernanos, Claudel et autres Mauriac dans le cours du roman, la structure, le thème et le style de La…

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Faulkner ou l’ornière du sang et de la poussière 

Au cœur d’un Sud déserté de vie, de foi, peuplé de légions foisonnantes, et le plus souvent sibyllines, de malheureux séides d’un mal dont ils semblent ignorer l’inexpugnable présence, William Faulkner déploie un monde remarquable et nécessaire. Dans cette terre défaite, condamnée à croître sans avenir, morts et vivants errent dans un Purgatoire sans fin….

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Le plus français des écrivains : La Fontaine

Tour à tour dramaturge, conteur et surtout fabuliste, La Fontaine est à n’en pas douter l’un des noms les plus connus de toute la littérature française. Pourtant, malgré cette incontestable renommée, peu nombreux sont les lecteurs ou les auteurs qui le désignent comme référence ou comme figure tutélaire. Ce paradoxe est suffisamment intrigant pour faire…

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Le capitalisme selon Houellebecq : vers un ralliement au distributisme de Chesterton (3/3)

Face à un système capitaliste « incapable de fournir un sens », Houellebecq ébauche tout de même une solution. Il évoque à plusieurs reprises dans ses derniers romans la philosophie économique du distributisme, développée par l’écrivain anglais Gilbert Keith Chesterton. « S’il est un nom que l’on ne s’attendait pas à trouver dans l’œuvre de…

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Le capitalisme selon Houellebecq : l’éloge de la société pré-industrielle (2/3)

Houellebecq opère régulièrement dans ses romans un travail de dénigrement de l’économie, la présentant comme une science vile et méprisante. Dans Plateforme, pourtant un roman au sein duquel se trouvent de longs développements économiques, l’écrivain aime à rappeler que « l’économie est un mystère ». Le héros déclare même, après avoir longuement parlé de la…

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Le capitalisme selon Houellebecq : une « lutte perpétuelle qui ne peut jamais avoir de fin » (1/3)

« Qu’est-ce qui définit un homme ?, questionne le narrateur de La Carte et le territoire. C’est sa place dans le processus de production, et pas son statut de reproducteur, qui définit avant tout l’homme occidental ». Cette vision de l’économie qui envahit les vies et fait de l’homme un simple agent économique est fondamentale…

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Michel Houellebecq, la rédemption par l’écriture

Rares sont les écrivains qui ont su, comme Céline, « mettre [leur] peau sur la table », c’est-à-dire payer de leur propre personne, se sacrifier secrètement à travers leurs personnages. Houellebecq y est parvenu : sans doute est-ce l’origine des malentendus dont souffre son oeuvre puisque, en fidèle héritier de Huysmans, ses romans oscillent nonchalamment entre l’autobiographie…

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L’Adolescent de Dostoïevski : la passion contre le juste milieu ?

Avant dernier roman de Fiodor Dostoïevski, L’Adolescent reste une œuvre largement méconnue. Ces Souvenirs d’un jeune homme, pour employer le sous-titre de l’édition originale, n’en réunissent pas moins nombre de thèmes chers à l’écrivain russe. La culpabilité, la rédemption, les rivalités amoureuses, la mort, le suicide, le jeu, les mouvements révolutionnaires ou la figure du…

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Quand Chesterton tire le moderne de son sommeil dogmatique

Philosophe parmi les poètes, poète parmi les philosophes, Chesterton n’a jamais failli à sa réputation de « prince du paradoxe ». Ses Petites choses formidables, célèbre recueil de nouvelles édité pour la première fois en français par Desclée de Brouwer, ne font pas exception : loin de réduire sa pensée à quelques réflexions basses, il offre à voir le…

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Ayn Rand et la folie libertarienne

Que deviendrait le monde sans Steve Jobs, Bill Gates ou Peter Thiel, sans hommes politiques et sans intellectuels ? Dans La Grève, roman monumental rédigé de 1951 à 1957 et livre le plus influent aux États-Unis après la Bible, la philosophe américaine Ayn Rand estime que la société s’écroulerait nécessairement sans ses « hommes de valeurs »….

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