Ce qui en premier saute aux yeux lorsqu’on observe le visage de Voltaire, de son vrai nom de demi-noble François-Marie Arouet, c’est son regard. Un regard rieur, coquin et complaisant. Un regard qui vous prend de haut et qui traduit un égocentrisme exacerbé. Ce regard malin, (que l’on retrouve chez Eric Zemmour) n’exprime que mesquinerie et dédain, il reflète un état d’autocongratulation éternelle. Le visage est en couteau, longiligne et affûté. A l’image des prises de positions souvent tranchées de l’écrivain. Ses joues dont le creux est accentué par deux pommettes dodues et saillantes, sa choucroute grisonnante qui lui fait office de coiffe, son manteau brodé au fil d’or et son délicat foulard en soie constituent la parfaite panoplie du grand privilégié.
Cette gueule est redondante, pléonasmique. Partout elle dit la suffisance du négrier.
Autre caractéristique physique du faciès voltairien que l’on ne saurait ignorer tant elle est présente : un nez aux narines béantes, si plongeant, si disgracieux, si en chair qu’il en devient obscène, pouvant presque être comparé à un attribut sexuel. Un nez qui pue le cul, à l’image de son goût pour les femmes, et dont l’arrête bien dessinée, foncièrement tirée vers le bas comme si elle indiquait une direction, force le regard à venir se poser sur une bouche de chicaneur né. Normalement proportionnée, avec une lèvre supérieure légèrement pincée, la bouche de Voltaire affiche, comme son regard, un sourire narquois et moqueur. Cette gueule est redondante, pléonasmique. Partout elle dit la suffisance du négrier.
Voltaire a le corps de son âme : celui d’un petit marquis libéral, provocateur et progressiste […]
De ce visage on devine aisément le physique : des épaules de serpent soutenues par deux fines cannes en guise de jambes, des bras maigrelets, des mains qui préfèrent le profit aux mots. Des mots qu’il affectionne racistes, homophobes ou pire antisémites (sic). Voltaire a le corps de son âme : celui d’un petit marquis libéral, provocateur et progressiste, habitué à son confort et à mener combat depuis son fauteuil en velours feutré, orné de bois d’acajou sur lequel il passera tant de temps. Au point qu’il finira par en épouser la forme et lui léguer son nom.
Ad.