Le sport à l’époque moderne : du divertissement à la rationalisation (2/2)

Le sport se définit au départ par son caractère anti-utilitaire. S’il peut posséder une dimension d’agrément ou même un caractère sacré comme chez les anciens Grecs, il échappe à tout impératif de production. Ce n’est qu’avec l’avènement de la modernité, et notamment avec le puritanisme protestant, qu’il va être redéfini par un excès de rationalisation. …

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Le sport à l’époque moderne : entre mécanisation et création (1/2)

La première rationalisation hygiéniste, de facture utilitaire puis romantique, roule sur le développement généralisé de l’esprit technicien. Mais faut-il réduire le sport à la matérialisation de cet esprit dans le champ du loisir ? Cette réduction semble pleinement justifiée pour Friedrich Georg Jünger, contestable pour Christopher Lasch.  L’esprit technicien transite par l’organisation, c’est-à-dire, pour reprendre les…

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Du philistinisme au divertissement : Hannah Arendt et la crise de la culture

Sous un patronage heideggerien très dilué et, de manière condensée, dans le sixième chapitre de La crise de la culture, Hannah Arendt analyse deux formes aberrantes de rapport à la culture au sein de la société (Gesellschaft). Il s’agit, dans un cas (philistinisme) comme dans l’autre (divertissement), mais selon des modalités différentes, d’une hypertrophie des…

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David Engels : « Pour Spengler, il n’y a aucune connotation négative à parler de la fin d’une civilisation »

David Engels est historien et spécialiste d’Oswald Spengler – auteur du Déclin de l’Occident, ouvrage majeur dont on célébrait l’année dernière le centenaire. Il est titulaire de la chaire d’Histoire romaine à l’Université libre de Bruxelles et travaille en tant que professeur de recherche à l’Instytut Zachodni à Poznan (Pologne). Ses travaux, qui ne se réduisent pas à…

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Anthropologie de l’artifice : les arcanes du kitsch

Le kitsch fait d’emblée écho au grotesque provoqué par une laideur artistique caractérisée. Non pas le grotesque chargé de signification d’un Quentin Metsys, mais plutôt celui du simulacre que donne à voir, conformément à l’étymologie du mot kitsch (volatile mais concordante), la pacotille du gadget ou de certaines œuvres érigées en art. Outre la relative…

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Archéologie du désintéressement : entre altruisme et égoïsme (2/2)

Le désintéressement refait surface à travers la mosaïque des idées romantiques – qui, pour une part, ont irrigué le patriotisme post-révolutionnaire – avant sa neutralisation, sous une forme renouvelée, par Nietzsche. Julien Benda tentera ensuite de retrouver la noblesse de l’activité désintéressée, cette fois purifiée par une vue humaniste. L’inflexion romantique se cristallise d’abord autour de l’enthousiasme…

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Archéologie du désintéressement : entre altruisme et égoïsme (1/2)

Le désintéressement, notion usitée pour qualifier, à la fois, une disposition à agir d’un certain genre et l’acte qui en résulte, roule sur un mélange inextricable d’hésitations et de confusions. Une brume difficile à dissiper en raison de la (trop) grande plasticité du mot « intérêt » qui peut désigner l’utile ou, plus généralement, ce qui est…

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L’autarcie et la question du nombre

Le concept d’autarcie, au sens éthico-politique et non strictement économique, nous invite à prendre au sérieux le facteur numérique et spatial dans la recherche du bien commun ou, plus généralement, du bien vivre. La question du nombre, presque systématiquement occultée par les philosophies politiques modernes, s’articule pourtant bien avec les notions de cohésion sociale et…

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La modernité et ses critiques : cartographie des différentes tendances

La modernité, ou monde moderne, abrite en son sein deux grands mouvements : d’un côté, les adeptes des Lumières et, de l’autre, ceux qui émettent de franches réserves face à cet enthousiasme. Sous la catégorie « antimoderne » ou « réactionnaire », qui leur est assignée ou qu’ils s’assignent eux-mêmes, cohabitent pourtant diverses tendances, parfois mêmes…

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Aliénation et crise des élites : les limites de l’idéal méritocratique

L’égalité des chances (ou l’inégalité des mérites) fait partie de ces « valeurs républicaines » seules capables de lisser les clivages politiques. Mais il faut relativiser la promptitude du mérite à légitimer les inégalités sociales car c’est oublier l’écart insurmontable entre une culture méritocratique de l’auto-détermination et la persistance des déterminismes socio-culturels, source inépuisable de culpabilité. L’idéal méritocratique,…

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