Ernst Jünger : vivre par les armes et les mots
La guerre est synonyme de souffrance et de désolation et les hommes de 14 sont les victimes de la barbarie moderne. Cent ans ont passé depuis le début de la Grande Guerre et cette opinion est aujourd’hui largement partagée ; elle anime l’esprit des discours et les cérémonies de commémoration. En Allemagne comme en France,…
Alain de Benoist : « Quand Péguy fait l’éloge du passé, ce n’est jamais pour regretter les hiérarchies d’Ancien Régime »
Théoricien de la « Nouvelle Droite », éditeur de la revue Éléments et écrivain prolifique (plus de 50 ouvrages et 3000 articles publiés), Alain de Benoist est un penseur important et controversé. S’il se défend d’être un spécialiste de Charles Péguy, il livre dans cet entretien des analyses d’une grande pertinence et met à jour à son…
Terry Gilliam : marginalité et esthétique de la folie
À l’occasion de la sortie en salle de Zero Theorem, nous nous proposons de revenir sur l’œuvre d’un cinéaste apprécié en France, Terry Gilliam. Grâce à des choix esthétiques discutables mais singuliers, il a su fidéliser les spectateurs par sa capacité à mettre en scène l’étrange et la folie. Le recours au plan incliné (parfois…
La foi de Jean Jaurès : la Révolution au service de Dieu
Le socialisme n’a jamais cherché à se défaire de l’anti-christianisme qu’on lui a si souvent prêté, allant même parfois jusqu’à le revendiquer, au nom du matérialisme sur lequel repose sa doctrine. Figure historique et symbole inaltéré de ce mouvement, Jean Jaurès était pourtant un croyant convaincu, dont les conceptions religieuses, souvent mal comprises ou délibérément…
« Le plus beau but était une passe » de Jean-Claude Michéa : football et libéralisme
Dès le titre de cet essai, le lecteur comprend que l’idéal du philosophe Jean-Claude Michéa est collectif. La finalité du football, le but, est supplantée par la passe qui découle évidemment d’une action de groupe, du travail de tous les joueurs et non pas d’une individualité. Michéa s’insurge contre un football qu’il juge vampirisé par…
Correspondance entre Stefan Zweig et Klaus Mann : l’art et l’engagement
Munich, 1925, Klaus Mann (1906-1949), un jeune homme encore inconnu du grand public rédige une courte lettre à Stefan Zweig (1881-1942), l’écrivain le plus lu de son temps, dont l’aura est déjà immense sur le monde littéraire. Cette lettre marque le début d’une correspondance entre deux colosses de la culture germanique et de l’opposition intellectuelle…
Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq : décomposition de l’hypermodernité
Ce qu’il peut y avoir d’exécrable chez Bruno et Michel, les deux personnages principaux des Particules élémentaires, c’est peut-être l’inconsistance de leur humanité. Si les personnages de romans ont vocation à réfléchir la lumière de l’homme à un instant T., alors la nôtre est bien sombre. Sombre parce que ces lignes provoquent chez le lecteur une…
Faust de Goethe : Surhomme et esprit de néant
« Je suis l’esprit qui toujours nie », affirme Méphistophélès à Faust. Dans l’œuvre mythique de Goethe, le docteur doit faire face à deux écueils : le sien propre qui consiste dans le désir d’un savoir total et celui incarné par Méphistophélès, conséquence du premier, qui renvoie à la propagation du néant. De la transcendance à l’immanence,…
Au-dessus de la mêlée de Romain Rolland : un manifeste pacifiste
Entreprendre de lire Au-dessus de la mêlée n’est pas chose aisée. En effet, il est difficile de se représenter, un siècle après, l’horreur de la guerre, et de faire corps avec la souffrance dépeinte dans cette œuvre. Souffrance qui nous attaque presque et nous étouffe finalement, tant l’écriture et le style de Romain Rolland sont…
Journal d’un curé de campagne de Bernanos : le dernier grand roman chrétien ?
À partir des confessions d’un modeste prêtre du Nord de la France, Georges Bernanos arrache petit à petit tous les voiles qui recouvrent la vérité de l’âme humaine. Les errements des fidèles de ce petit village isolé, les observations froides mais toujours compatissantes du jeune curé, ainsi que ses propres turpitudes mentales et physiques, forment de…