Les trois visages d’Ovide : le génie du paganisme (2/3)

Plus que toute autre œuvre d’Ovide, Les Métamorphoses ont profondément influencé l’art occidental au cours des deux millénaires passés. Le charme lyrique et le caractère universel des thèmes mythologiques abordés n’y est certes pas pour rien ; mais la force de ce long poème réside peut-être davantage encore dans l’image nouvelle de l’homme qu’il propose. Si…

Continuer la lecture

Les trois visages d’Ovide : l’amoureux dissident (1/3)

Ovide a entretenu, tout au long de sa vie, une relation complexe avec le pouvoir impérial. Admirateur (trop) zélé d’Auguste, critique envers les privations de libertés individuelles, auteur d’ouvrages provocateurs et sulfureux… De ses premiers écrits jusqu’à son exil, il a pris soin de mêler amour et politique d’une manière particulièrement audacieuse. Publius Ovidius est…

Continuer la lecture

Louis Ménard : l’incarnation du divin dans l’hellénisme

Écrivain et poète passionné par l’antiquité, Louis Ménard a consacré de nombreux ouvrages à la pensée grecque. Républicain convaincu, il conçoit le polythéisme helléniste comme un modèle culturel et spirituel indispensable à l’établissement d’un régime authentiquement républicain dans la France du XIXe siècle. Pour Louis Ménard, le monothéisme est à la monarchie absolue ce que…

Continuer la lecture

Henri Pirenne : le rôle de l’expansion islamique dans la naissance de l’Europe

« Sans l’islam, l’Empire franc n’aurait sans doute jamais existé, et Charlemagne sans Mahomet serait inconcevable. »  Telle est la thèse du grand médiéviste belge Henri Pirenne, qu’il exposa dans son ouvrage Mahomet et Charlemagne, paru après sa mort en 1937. Elle éclaire d’un nouvel œil les origines du Moyen Âge, et bouscule le paradigme européiste…

Continuer la lecture

Visage d’écrivain : Marguerite Yourcenar

Ne sachant que faire d’une œuvre obstinément dévolue à la célébration de l’âme et de l’éternité, on décida de rappeler Marguerite Yourcenar à sa condition moderne de femme en faisant d’elle la première à entrer à l’Académie française. Ce vague rôle de « romancière humaniste », qu’elle dédaigna au point de ne pas même faire l’effort…

Continuer la lecture

De la proximité entre common decency et éthique des Anciens

Les défenseurs du relativisme moral opposent à toute contestation, au nom d’un principe de tolérance dévoyé,  l’épouvantail d’un totalitarisme religieux et puritain. Des alternatives à ces deux frères ennemis existent pourtant, que ce soit dans le monde antique ou dans un certain socialisme. La privatisation de la morale est au fondement de la pensée libérale. Pour…

Continuer la lecture

« Moi, Président » par Quintus Cicéron

Quintus Cicéron adresse à son frère Marcus Tullius Cicéron, grand orateur et auteur des Catilinaires, un Petit manuel de campagne électorale afin de le conseiller dans sa candidature au consulat de 64 av. J.-C. Les commentateurs ont tôt fait d’y voir l’éternel cynisme politique. Or cette lettre est avant tout une mine d’informations pour qui…

Continuer la lecture

L’hubris ou le crime d’orgueil

Culte du moi, ambition amorale et sans limite, victoire de l’intérêt individuel (ίδιον) sur le bien commun (κοινόν) : l’homme moderne est résolument tourné vers la démesure. Dans l’Antiquité cela portait un nom : l’hubris (ὕϐρις). Et c’était le plus grand des crimes. Au vu de la suppression inévitable de l’enseignement des lettres classiques, il semble urgent de rappeler…

Continuer la lecture