Qui aura la peau de Malaparte ?

Pour Curzio Malaparte, la libération de l’Italie du joug mussolinien par les Alliés est une illusion. L’écrivain y voit plutôt le triomphe du matérialisme et du consumérisme. Surtout, il déplore la misère qui frappe le peuple napolitain en même temps que la décadence dans laquelle se vautrent ses élites. Dans La peau qui paraît en…

Continuer la lecture

Joseph de Maistre contre le protestantisme

Dans Sur le protestantisme, Joseph de Maistre critique très violemment l’esprit de la Réforme, responsable selon lui de l’affaissement de la monarchie et, par conséquent, de l’avènement de la Révolution française. Pour l’auteur contre-révolutionnaire, la religion protestante, animée par un esprit de révolte, est un danger terrible pour l’autorité ainsi que pour la foi. Dans…

Continuer la lecture

Péguy contre Combes : du lien entre mystique républicaine et mystique chrétienne

À les entendre, la laïcité serait l’alpha et l’oméga de la République. La laïcité serait la condition de possibilité de la République. La République serait laïque ou ne serait pas. En cela, ils commettent une erreur logique : ils prennent la partie pour le tout. Au triptyque républicain « liberté, égalité, fraternité », les mêmes…

Continuer la lecture

L’hubris ou le crime d’orgueil

Culte du moi, ambition amorale et sans limite, victoire de l’intérêt individuel (ίδιον) sur le bien commun (κοινόν) : l’homme moderne est résolument tourné vers la démesure. Dans l’Antiquité cela portait un nom : l’hubris (ὕϐρις). Et c’était le plus grand des crimes. Au vu de la suppression inévitable de l’enseignement des lettres classiques, il semble urgent de rappeler…

Continuer la lecture

Fondation du cogito cartésien : subjectivisme et entrée en modernité

René Descartes repense les fondements de la connaissance et met en place une philosophie unissant les sciences en un savoir universel. Pour ce faire, il élabore une nouvelle approche où l’individu est la source de toute réflexion philosophique. Il contribue donc, après Montaigne, à faire entrer la pensée française dans la modernité. Dans la première Méditation, Descartes opère une refondation…

Continuer la lecture

Rémi Brague : « Je n’aime guère le culte du moderne pour le moderne »

Rémi Brague est philosophe. Il enseigne à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne ainsi qu’à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich. Nous avons discuté avec lui de la problématique de la modernité à partir de ses deux plus récents ouvrages Modérément Moderne (Flammarion) et Le Règne de l’homme (Gallimard). PHILITT : Vous invitez à être « modérément moderne »…

Continuer la lecture

Michel Maffesoli : « La postmodernité marque la fin de la République une et indivisible »

Michel Maffesoli est sociologue et professeur émérite à l’université Paris Descartes. En 2014, il a publié L’ordre des choses : penser la postmodernité (CNRS Éditions). Nous avons tenté de cerner avec lui les contours de cette nouvelle époque et d’appréhender sa spécificité. PHILITT : Certains, comme Marcel Gauchet ou Antoine Compagnon, affirment qu’on peut se…

Continuer la lecture

Yukio Mishima : la plume et le sabre

Si Yukio Mishima demeure une figure incontournable de la littérature japonaise et au-delà, c’est sans doute parce qu’il a su se tisser un costume parfaitement ajusté de samouraï. L’écrivain a rejeté la mécanisation et la modernisation du Japon jusqu’à la mort. Il incarne l’esprit de sacrifice au service d’une esthétique séculaire et d’un nationalisme enraciné dans…

Continuer la lecture

Padamalgam ou la révolte des nouvelles élites

Quelques années après la mort de Philippe Muray, il semble qu’il faille compléter sa typologie de l’homme post-moderne : l’homo festivus enthousiaste qui dit « oui à tout » est en phase descendante, remplacé peu à peu par un autre post-moderne, l’homo reactus. Ce dernier doit tout à son prédécesseur, et notamment la faculté de forger un arsenal de…

Continuer la lecture