Économiste et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Jacques Sapir est un spécialiste de la Russie contemporaine. Il est également l’auteur de l’influent blog RussEurope. À l’occasion du centenaire de la Révolution russe d’octobre 1917, il a accordé à PHILITT un entretien en deux parties sur les ressorts économiques et politiques d’un événement aux conséquences encore vives aujourd’hui et dont l’analyse fait encore débat.
PHILITT : Après avoir pris le pouvoir, les bolchéviks se montrèrent tout d’abord réticents aux nationalisations, faisant passer la question économique au second plan. Comment en viennent-ils à se convertir à l’étatisation, absente de leur projet originel ?
Jacques Sapir : Contrairement aux idées reçues, le modèle soviétique tel qu’il se manifesta à la fin des années vingt, n’était nullement constitué dans la tête des dirigeants bolcheviques dès octobre 1917. Dans Que Faire ? de Lénine1, on trouve en fait peu de choses sur ce sujet, et le peu que l’on y trouve fait plus mention d’une « socialisation » que d’une « nationalisation ». Les premières mesures prises après la Révolution se limitent à assurer le contrôle de l’Etat sur les industries stratégiques (les industries de guerre). Dans le même temps se déroule, au sein des grandes entreprises, un mouvement de « socialisation » des entreprises qui se fait dans une large mesure hors de l’influence du gouvernement, et sous l’influence de militants syndicalistes et de militants anarchistes, auxquels il convient de l’ajouter, les bolcheviks ont tendu la main dans les semaines qui ont précédé la Révolution. La guerre civile obligea les bolcheviks à radicaliser plus qu’ils ne l’avaient souhaité initialement leur programme économique2. Un certain nombre d’entreprises (en général de taille moyenne) sont aussi « municipalisées » pour fournir les ressources indispensables aux municipalités.
Ce pragmatisme dans les faits ne fut cependant jamais pleinement politiquement assumé, car il se heurtait au discours légitimateur de nature scientiste et dogmatique qui est constitutif du discours léniniste depuis Que Faire ?. Ceci conduisit à justifier a posteriori cette radicalisation dans une apologie du communisme de guerre. Léon Trotsky se fit ainsi l’apôtre du travail forcé et de la militarisation des syndicats3. Mais il s’agit d’une justification ex-post et non d’un « projet ». En réalité, cinq mois après la prise du pouvoir, on constate ainsi que, sauf dans le cas des très grandes entreprises (plus de 3000 ouvriers) qui sont en général des entreprises dans les secteurs dits « stratégiques », peu d’entreprises ont été nationalisées ou municipalisées. Le total dépasse de peu les 30%. L’étatisation de l’industrie ne fut complète qu’à la fin de 19204.
Cette étatisation s’explique par différents facteurs qui doivent très peu à l’idéologie. Il est clair que logique même de la guerre civile a joué ici un grand rôle. Dans de nombreux cas, les arrêts de production sont assimilés à une « grève des propriétaires », ce qui est parfois vrai, mais souvent non. Il y a aussi la volonté de reprendre la main face aux syndicats, qui sont largement sous la coupe des anarchistes, et qui interprètent le « contrôle ouvrier » très littéralement. Dans ce cas la nationalisation permettra de rétablir « l’autorité du directeur », exécutant les décisions du Conseil des Commissaires du Peuple, et cette nationalisation est prise essentiellement pour rassurer les équipes techniques de direction. La question essentielle fut alors de remettre les usines en route dans un double conflit à la fois contre les propriétaires et contre une partie des ouvriers qui imposaient un contrôle ouvrier dans un certain nombre d’entreprises.
Comment les bolchéviks élaborent-ils ce discours de légitimation ? Dans quelle mesure fonctionne-t-il ?
Il faut rappeler que les dirigeants bolchéviks sont en conflit non seulement contre les gouvernements des pays de l’Entente qui vont pratiquer une politique d’intervention et contre les armées dites « blanches », mais aussi contre les dirigeants de la social-démocratie de l’époque, la Deuxième Internationale. Or, ce conflit se joue, entre autre, sur une question de légitimité idéologique : qui est le plus « fidèle » à la lettre et à l’esprit de l’œuvre de Marx et Engels, mais aussi qui s’inscrit dans la lignée de la Commune de Paris (une référence constante dans les polémiques de cette période). Il faut comprendre que les dirigeants bolchéviks sont, dans une large mesure, un produit de cette Internationale et ils sont liés à cette dernière par des débats politiques anciens. Ce conflit est complexe. Il faut donc aux dirigeants bolchéviks non seulement démontrer que les dirigeants sociaux-démocrates ont « trahi » politiquement, mais encore qu’ils se sont éloignés de la « pureté marxiste » et que eux, bolchéviks, conservent un projet révolutionnaire fidèle à Marx et cohérent depuis le départ.
Mais il y a aussi un enjeu de taille. Pour les bolchéviks, la survie de la révolution passe largement par ce qu’ils appellent la « révolution mondiale ». C’est à la fois une posture idéologique, mais aussi une posture pragmatique. Compte tenu de ce qu’ils appellent « l’état d’arriération du pays », qui est sur certain point vrai et sur d’autres une représentation de petits-bourgeois urbains, l’apport économique et technique que pourrait représenter une Allemagne révolutionnaire faisant cause commune avec la révolution russe pourrait s’avérer décisif. Ils sont incapables de prévoir que des liens économiques et techniques importants se noueront dans les faits avec l’Allemagne et les Etats-Unis dans les années 1920 et 1930, et ceci sans révolution mondiale…Donc, dans les représentations des bolchéviques, la question de la révolution allemande devient critique, et cela explique aussi la lutte féroce pour la suprématie dans ce que l’on appelle le « mouvement ouvrier » européen, qui est largement dominé par la social-démocratie allemande.
D’où de nombreuses contorsions pour présenter comme « cohérent » ce qui ne fut qu’une série de décisions opportunistes, parfois justifiées, et parfois non. Les bolchéviks commencent la réécriture de l’histoire de la Révolution de 1917 très tôt. De même, ils procèdent à une réécriture de leur action économique, présentant comme des « acquis » de la Révolution des mesures, telles les nationalisations, qui n’ont été prises que sous la contrainte de la nécessité. Cette nécessité de construire la légitimité de leur action dans le cadre très particulier du marxisme de la Deuxième Internationale a conduit les dirigeants bolchéviks à développer un double discours, avec d’une part un volet très dogmatique et en même temps utopistes sur un certain nombre de points, à destination de l’étranger, et d’autre part un volet bien plus empirique, à destination de la Russie. Mais, et c’est un point important, les dirigeants bolchéviks, du moins ceux du groupe initial avant que Staline n’impose sa loi, se persuadent eux-mêmes de l’unité de ce double discours. Seuls Lénine, et peut-être Trotsky, étaient réellement conscients de ce qu’ils faisaient. Les écrits de Lénine, au moment du passage à la NEP, montrent qu’il ne se fait guère d’illusions sur la nature de l’Etat postrévolutionnaire en Russie. Mais, Trotsky continue de se bercer de l’illusion d’une révolution en Allemagne.
Le problème des bolcheviks est en réalité le suivant : ils appliquent une programme de réformes démocratiques (que l’on peut appeler « bourgeoises »), programme qui correspond aux nécessités de la société et de l’Etat russe en 1917, mais sur la base d’une pratique révolutionnaire. Et cette pratique révolutionnaire est en fait indispensable à l’application de ce programme de réformes « bourgeoises », ce que les mencheviks n’ont absolument pas compris. La division de la bourgeoisie russe, la collusion d’une partie de cette dernière avec l’aristocratie et le régime tsariste, la radicalisation particulière de l’intelligentsia (radicalisation qui date de 1860 et qui se maintient jusqu’en 1917) ne laissaient probablement pas d’autre choix. Quand on regarde l’histoire de la Russie de 1904 à 1914, on constate un tel blocage que toute réforme un tant soit peu importante enclenche en fait un processus révolutionnaire, ou une forme de contestation radicale du pouvoir tsariste. C’est ce dernier qui, part sa rigidité (et il faut ajouter son incompétence), a largement conduit à rendre la Révolution inévitable.
Le modèle économique allemand semble avoir exercé une certaine fascination sur les bolchéviks. Jusqu’à quel point cela est-il vrai ?
Il est évident que l’expérience de la mobilisation économique de l’Allemagne a exercé une profonde influence sur les dirigeants bolcheviks. D’ailleurs Lénine, en 1918, déclarera que le communisme est né en deux parties séparées, la partie politique en Russie et la partie économique en Allemagne. Les dirigeants bolcheviks eux-mêmes voyaient dans l’expérience allemande de l’économie de guerre un modèle opérationnel de planification5. Mais, l’influence allemande sur les bolcheviks est en réalité plus profonde et ses racines sont bien plus anciennes. Rappelons que les dirigeants bolchéviks sont des socio-démocrates, membres de la Deuxième Internationale. Ils participent avant-guerre aux congrès de cette dernière, ont des débats avec les dirigeants, essentiellement allemands, du mouvement socialiste de l’époque. De plus, nombre de ces dirigeants bolcheviks ont vécu en exil, répression oblige. Certains d’entre eux lisent et parlent l’allemand. Les contacts intellectuels sont constants, au point que l’on peut parler d’une forme de culture politique commune. Ils sont conscients du décalage énorme qui existe entre les institutions sociales et économiques de l’Allemagne et la situation en Russie. N’oublions pas que l’Allemagne a mis sur pieds, dans les années 1880 sous l’influence de Bismarck qui voulait par ce biais affaiblir le SPD naissant, un système de protection sociale très avancé pour l’époque. Ce n’est pas par hasard que l’on appellera ce modèle le « modèle bismarckien ». La social-démocratie allemande, le SPD, est sur des positions formellement révolutionnaires ; or, le SPD est aux portes du pouvoir en 1914. Tout est donc réuni pour que l’influence allemande sur les dirigeants révolutionnaires russes soit très forte.
Cette influence a été accentuée par la venue d’un certain nombre de collaborateurs de Walther Rathenau, le responsable de l’organisme de commandement centralisé de l’économie en Allemagne, le KRA, pendant la guerre. Ces personnes ont joué un rôle important dans la constitution de l’organisme précurseur du Gosplan. J’ai analysé cette influence dans un de mes ouvrages qui a été publié en 19906. En un sens, le système soviétique est tout autant l’héritier de l’économie de guerre allemande que le produit de la Révolution russe.
Mais, il convient de savoir que cette influence allemande tire ses racines de choses plus anciennes et ne saurait se réduire à la proximité idéologique et culturelle avec la social-démocratie allemande ou à l’influence de la mobilisation industrielle. Depuis les règnes de Pierre le Grand et de Catherine II l’Allemagne à une image de modernité et d’efficience en Russie. Cette image est très profondément enracinée dans l’imaginaire de la classe dirigeante comme de l’intelligentsia d’opposition en Russie. Que l’on se souvienne, dans le roman de Gontcharov du couple formé par Oblomov et pas son ami, d’origine allemande, Stolz. Cette influence de l’Allemagne sur l’élite russe est particulièrement forte à la fin du XIXe siècle. Ainsi, l’ouvrage de Friedrich List sur le protectionnisme a été traduit (et préfacé) par Sergueï Witte, le futur Ministre des finances, qui sera l’une des figures centrales du développement économique de la Russie de 1890 à 1904.
Pour de multiples raisons, donc, les dirigeants bolcheviks vont donc être très fortement influencés par ce que l’on peut appeler un « modèle allemand » qui est à la fois une réalité mais aussi très largement une représentation. Dans certains cas, des paradoxes ont émergé. Ainsi, le modèle de l’économie soviétique du temps de la NEP pouvait apparaître comme très directement inspiré des institutions de mobilisation industrielle en Allemagne : les entreprises étaient gérées de fait à travers des trusts dotés d’une large autonomie qu’ils tentaient d’ailleurs régulièrement d’accroître. Cela ressemble fort au statut des regroupements d’entreprises dans le KRA en Allemagne en 1916-1917. Il est ainsi incontestable que l’économie soviétique, du temps de la NEP, avait des aspects d’économie mixte et qu’elle connaissait une dynamique organisationnelle allant dans le sens d’un développement combiné des activités privées et étatiques. Cette situation posait de délicats problèmes, tant d’un point de vue idéologique que, très concrètement, en matière d’organisation. Il est intéressant de voir que sur ces problèmes, le pouvoir bolchevik a pratiqué, bien souvent sans le dire, des « emprunts » institutionnels sur l’Allemagne. Un certain nombre de Codes (comme le Code Forestier ou des fragments entiers du Code Social) ont été simplement traduits de l’allemand en russe. Fondamentalement, on est ici confronté à une contradiction entre l’image qu’ils entendent donner d’eux-mêmes et la réalité de ces représentations.
L’épisode d’octobre 1917 continue de diviser les esprits cent ans plus tard. Certains y voient un coup d’état annonciateur du totalitarisme stalinien, d’autres un acte de convergence révolutionnaire entre classes très diverses. Quel rapport entretient la Russie d’aujourd’hui avec cet événement ?
Ce rapport est surdéterminé par une autre contradiction, celle-ci propre au régime de Vladimir Poutine. Il a décidé d’assumer une partie du passé soviétique, sans nécessairement le glorifier (que l’on se rappelle ces mots du Président russe : « Un passé héroïque, un passé dramatique, un passé révolu »), sans non plus le rejeter. Mais il veut aussi, au nom de la « réconciliation », retrouver des liens avec l’avant-1917. D’où, d’ailleurs, les hommages aux généraux blancs, à la famille impériale, qui ce sont multipliés depuis des années. D’où un regard assez étrange sur l’ensemble de la période ! Cette contradiction empêche le pouvoir, et avec lui une large partie de la société russe, de regarder en face ce que fut la Révolution. C’est, probablement, un moment inévitable. Mais, cet empêchement a aussi des conséquences importantes pour l’historiographie et, au-delà, pour la compréhension des processus à l’œuvre dans les révolutions russes.
De cet empêchement en effet naît à la fois le retour de l’idée complotiste pour expliquer 1917 : l’idée que Staline était déjà en germe dans 1917 (qui n’est pas strictement liée à la vision russe par ailleurs), ou un autre retour cette fois, à la vulgate romantique et révolutionnaire. Mais, aucun de ces retours ne correspond à la réalité. L’idée complotiste (Lénine est alors décrit comme un agent allemand) ne rend pas compte de la désintégration du pouvoir tsariste, de sa perte de légitimité qui est en fait antérieure à la guerre, puis de celui du gouvernement provisoire. L’idée que Staline était contenu dans Octobre est tout aussi ridicule. Quand on regarde nombre des mesures prises de 1918 à 1920, on voit très clairement qu’elle ne s’explique que par les circonstances. Il y a aussi un autre élément plus gênant pour les tenants de la thèse de la continuité idéologique. Le développement de la NEP montre qu’une autre logique était possible. Car la NEP a permis le développement d’une logique économique originale, qui a permis à la Russie de se reconstruire après les épreuves de la Première Guerre Mondiale et de la Guerre Civile. Et c’est pourquoi la question de la NEP est en réalité cruciale quant à la manière dont on aborde à la fois les événements de l’année 1917 mais aussi la thèse de la « continuité » qui prétend que Staline était contenu dans Lénine.
De ce point de vue, il convient donc de rappeler que, entre la Révolution d’octobre et la Guerre Civile d’une part et la collectivisation de la fin des années 1920 qui marque le début du « haut stalinisme » d’autre part, il y eut la NEP7. Et la NEP a longtemps eu mauvaise réputation, et ce pour de multiples raisons. Pour les uns elle n’aurait été qu’une passade entre le communisme de guerre et la collectivisation8. Pour d’autres, elle n’a été qu’un retour honteux au capitalisme et à ses inégalités9. Pour d’autres encore, elle fut une expérience intéressante mais condamnée inéluctablement du fait même de ses contradictions internes, et en particulier du développement trop lent de l’industrie ou du poids des koulaks à la campagne10. Pourtant, la NEP a eu aussi des défenseurs, tant du point de vue de l’analyse politique que de l’analyse économique11. La question a donc une certaine importance, car les réponses que l’on y apporte ont des conséquences évidentes sur notre perception de la collectivisation en premier lieu12, mais elles concernent aussi la thèse de la « continuité » entre le stalinisme et la Révolution d’Octobre.
La NEP ne fut certainement pas un chemin jonché de pétales de roses. Cependant elle a possédé une dynamique économique qui était parfaitement viable. L’exemple du spectaculaire développement de l’économie chinoise depuis le début des années quatre-vingt prouve d’ailleurs que l’on peut combiner une agriculture et une petite industrie privées avec une grande industrie étatisée et obtenir des taux de croissance très élevés, sans compromettre le niveau de vie.
Si l’on revient donc à la question posée, il convient aussi de lire ce qu’écrit, dans ses mémoires, un opposant farouche à la Révolution d’Octobre. Le général Denikine, qui dirigea les armées blanches dans le Sud de la Russie, avait écrit dans l’ouvrage qu’il rédigea dans les années 1920 : « Les trop longues années d’oppression et de misère qui avaient pesé sur les paysans et surtout la terrible obscurité intellectuelle et morale dans laquelle le pouvoir et les classes dirigeantes avaient tenu la population rurale, ne faisant rien pour l’instruire, tout cela devait fatalement aboutir au châtiment historique »13. Ceci dit tout. Il n’y a pas une « nature » unique de la Révolution russe. Il convient d’insister sur le fait que la Révolution d’octobre fut pour partie une véritable révolution, pour partie une immense jacquerie, pour partie enfin la prise de pouvoir par un petit groupe d’agitateurs, groupe qui s’est trouvé débordé par l’immensité de sa tache. Le problème est qu’en Russie, encore aujourd’hui, bien peu sont ceux qui sont capables de l’admettre.
Lire la première partie de l’entretien : « En 1917, la bourgeoisie russe est faible et incapable de s’affirmer » (1/2)
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1 Lénine V.I., Que Faire, texte présenté et annoté par J-J. Marie, Paris, Seuil, 1966.
2 Malle S., The economic organization of the war communism, Cambridge University Press, Cambridge, 1985.
3 Trotsky L., Terrorisme et Communisme, UGE, coll 10-18, Paris, 1963.
4 Drobizhev V.Z., « Sotsialistitcheskoe obobchtchestvlenie promychlennosti v SSSR », in Voprosy Istorii, n°6, 1964.
5 V.I. Lénine, « Sur l’infantilisme de Gauche », in Oeuvres Complètes, Editions Sociales, Paris, 1961, vol. 27, p. 354.
6 Sapir J., L’économie mobilisée. Essai sur les économies de type soviétique, La Découverte, Paris, janvier 1990.
7 Où Nouvelle Politique Economique.
8 Telle est la thèse de P. Craig Roberts, Alienation and the Soviet Economy, University of New Mexico Press, Albuquerque, NM, 1971.
9 Thèse non seulement des historiens soviétiques officiels, mais aussi d’une partie de la littérature d’inspiration trotskiste ; voir ainsi J.L. Dallemagne, Construction du socialisme et révolution – Essai sur la transition du socialisme, F. Maspéro, Paris, 1975.
10 C’est par exemple la position de deux spécialistes parmi les plus réputés, comme A. Erlich, The Soviet Industrialization Debate 1924-1928, Harvard University Press, Cambridge, Mass., 1960. A. Nove, An Economic History of the USSR, Penguin, Londres, 1969 ; Idem, Economic Rationality and Soviet Politics, or Was Stalin Really Necessary, Praeger, New York, 1964.
11 M. Lewin, Russian Peasants and Soviet Power, George Allen & Unwin, Londres, 1968 ; J.F. Karcz, « Thoughts on the Grain problem », in Soviet Studies, vol.18, n°4, avril 1967, pp.399-435 ; Idem, « Back on the Grain Front », in Soviet Studies, vol. 21, n°2, octobre 1970, pp. 262-294. J.R. Millar, « Soviet Rapid development and the Agricultural Surplus Hypothesis », in Soviet Studies, vol. 22, n°1, Juillet 1971, pp. 77-93. Signalons enfin une tentative pour envisager plus sereinement la société soviétique sous la NEP : S. Fitzpatick, A. Rabinowitch et R. Stites (eds.), Russia in the Era of NEP, Indiana University Press, Bloomington, 1991.
12 Voir « Was Stalin Really Necessary ? A Debate on Collectivization », in Problems of Communism, n°25, juillet-août 1976, pp. 49-66.
13 Denikine, A.I., La Décomposition de l’armée et du pouvoir – Février-Septembre 1917, Paris, J. Povolosky & Cie, 1922, tome 1, pp. 107.