Cripure, professeur de mépris dans Le Sang noir de Louis Guilloux

François Merlin est l’homme d’un seul livre : la Chrestomathie du désespoir, qu’il considère comme son chef d’œuvre mais qu’il n’a en réalité jamais écrit. Surnommé Cripure par les potaches, le héros du roman Le Sang noir de Louis Guilloux enseigne la philosophie. Sorte de « Hoffman retourné » selon son propre aveu, Cripure incarne le penseur…

Continuer la lecture

Bach, le divin et le mécanique

Monument de la musique instrumentale qu’il n’est plus besoin d’encenser, les Suites et Partitas occupent une place à part dans l’œuvre pour clavier de Bach. Sans doute parce qu’elles ont été composées à la même époque, les dix-huit suites et les quelques ouvertures françaises semblent, plus qu’aucune œuvre, sorties des mêmes mains qui ont dressé…

Continuer la lecture

John Fante, la femme et Dieu

Mauvais bandit, sportif manqué, père irresponsable, alcoolique et coléreux, John Fante est devenu poète par défaut. Tardivement publié et généralement réduit à Demande à la poussière et Mon chien Stupide, Fante a rédigé ses romans comme d’autres rédigent leur testament ou leurs mémoires. Précurseur de la beat generation, l’auteur de Pleins de vie a creusé…

Continuer la lecture

Michel Houellebecq, la rédemption par l’écriture

Rares sont les écrivains qui ont su, comme Céline, « mettre [leur] peau sur la table », c’est-à-dire payer de leur propre personne, se sacrifier secrètement à travers leurs personnages. Houellebecq y est parvenu : sans doute est-ce l’origine des malentendus dont souffre son oeuvre puisque, en fidèle héritier de Huysmans, ses romans oscillent nonchalamment entre l’autobiographie…

Continuer la lecture

Quand Chesterton tire le moderne de son sommeil dogmatique

Philosophe parmi les poètes, poète parmi les philosophes, Chesterton n’a jamais failli à sa réputation de « prince du paradoxe ». Ses Petites choses formidables, célèbre recueil de nouvelles édité pour la première fois en français par Desclée de Brouwer, ne font pas exception : loin de réduire sa pensée à quelques réflexions basses, il offre à voir le…

Continuer la lecture

Ayn Rand et la folie libertarienne

Que deviendrait le monde sans Steve Jobs, Bill Gates ou Peter Thiel, sans hommes politiques et sans intellectuels ? Dans La Grève, roman monumental rédigé de 1951 à 1957 et livre le plus influent aux États-Unis après la Bible, la philosophe américaine Ayn Rand estime que la société s’écroulerait nécessairement sans ses « hommes de valeurs »….

Continuer la lecture