Archéologie du désintéressement : entre altruisme et égoïsme (2/2)

Le désintéressement refait surface à travers la mosaïque des idées romantiques – qui, pour une part, ont irrigué le patriotisme post-révolutionnaire – avant sa neutralisation, sous une forme renouvelée, par Nietzsche. Julien Benda tentera ensuite de retrouver la noblesse de l’activité désintéressée, cette fois purifiée par une vue humaniste. L’inflexion romantique se cristallise d’abord autour de l’enthousiasme…

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Archéologie du désintéressement : entre altruisme et égoïsme (1/2)

Le désintéressement, notion usitée pour qualifier, à la fois, une disposition à agir d’un certain genre et l’acte qui en résulte, roule sur un mélange inextricable d’hésitations et de confusions. Une brume difficile à dissiper en raison de la (trop) grande plasticité du mot « intérêt » qui peut désigner l’utile ou, plus généralement, ce qui est…

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Nicolas Briand : « Pour F. G. Jünger, nous ne vivons pas l’avènement d’homo deus mais d’homo titanus »

Nicolas Briand est germaniste et traducteur. Il a traduit et préfacé La perfection de la technique de Friedrich Georg Jünger, le frère de Ernst Jünger, qui vient de paraître aux éditions Allia. Cette traduction inédite en français nous permet de découvrir un texte philosophique de première importance et d’une parfaite actualité. Auparavant, Nicolas Briand avait déjà…

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Éditorial – L’idée de mort est l’ultime régulatrice de l’hybris

[Cet éditorial est initialement paru dans PHILITT #7, que vous pouvez vous procurer en suivant ce lien] Dans La Philosophie de la volonté (1949), Paul Ricœur attribue à la mort une place singulière. Si le caractère, l’inconscient et la vie constituent le triptyque de « l’involontaire absolu » – c’est-à-dire les trois donnés face auxquels la…

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Jan Marejko, le verbe et la liberté

On assimile généralement notre modernité en crise au rationalisme. L’irrationalisme et autres nouveaux panthéismes apparaissent alors comme des attitudes antimodernes par excellence. Jan Marejko, dans La Cité des morts (1994), montre au contraire que ces deux attitudes, incapables de s’enraciner dans un Autre, sont solidaires d’une même réduction de l’esprit à la nature et à…

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Michéa : la logique libérale contre l’autonomie individuelle

Dans son dernier ouvrage, Le loup dans la bergerie (Flammarion, Climats, 2018), Michéa s’évertue à actualiser sa thèse de l’unité du libéralisme, politique, culturel et économique et à l’approfondir sous l’angle du lien entre droits de l’homme et société libérale. Michéa rappelle que la protection des droits individuels n’a pas attendu le XVIIIe siècle pour…

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Baptiste Rappin : « L’organisation s’est substituée au cosmos lors de la révolution scientifique moderne »

Maître de conférences à l’Institut d’Administration des Entreprises de Metz, Baptiste Rappin a élaboré une approche phénoménologique des enjeux du management dans le monde contemporain. De l’exception permanente vient de paraître aux Éditions Ovadia et constitue le deuxième volet de sa réflexion sur le système managérial qui se situe aux confluents de la philosophie, de…

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Ayn Rand et la folie libertarienne

Que deviendrait le monde sans Steve Jobs, Bill Gates ou Peter Thiel, sans hommes politiques et sans intellectuels ? Dans La Grève, roman monumental rédigé de 1951 à 1957 et livre le plus influent aux États-Unis après la Bible, la philosophe américaine Ayn Rand estime que la société s’écroulerait nécessairement sans ses « hommes de valeurs »….

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Soljenitsyne et la crise spirituelle de l’Occident

Lorsqu’à 59 ans, après quatre années de proscription, Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne est invité à prononcer un discours à l’université de Harvard en 1978, les auditeurs s’attendent à une critique en règle de la société soviétique, de la part d’un célèbre dissident. Contre toute attente, l’écrivain met l’Occident face à ses propres contradictions et prononce un…

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Ernest Hello : l’avare sacrifie la richesse sur l’autel de l’argent

[Cet article est initialement paru dans PHILITT #6] Écrivain catholique et mystique né à Lorient en 1828, Ernest Hello est aujourd’hui tombé dans l’oubli. Dans son chef-d’œuvre, L’Homme : la vie, la science, l’art (1872) il dresse un portrait de l’avare touchant à un absolu tel qu’il ferait, selon le mot du critique Henri Lasserre, passer…

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