Le slavophilisme : un romantisme conservateur russe

Profondément influencé par l’idéalisme allemand, tout en s’enracinant dans l’histoire russe et la foi orthodoxe, le slavophilisme propose une solution originale et dialectique au dilemme romantique de la modernité. Par son rejet simultané du despotisme autoritaire et de l’individualisme capitaliste, cette utopie conservatrice serait riche d’enseignement pour une Russie aujourd’hui encore à la recherche d’une…

Continuer la lecture

Dorian Astor : « Pour Nietzsche, tout langage est une traduction »

Dorian Astor est normalien, philosophe, agrégé d’allemand. Spécialiste reconnu de Nietzsche dont il a rédigé une biographie, auteur de Nietzsche. La détresse du présent , il publie en mars 2017 un Dictionnaire Nietzsche, faisant intervenir plus de trente spécialistes français et internationaux. Unique par son ampleur et la diversité de ses entrées, ce dictionnaire permet de…

Continuer la lecture

William Cavanaugh : l’État est mort, vive l’Église !

Le triomphe de la raison sur la religion et la superstition, l’avènement d’une société sécularisée, l’émergence d’un État laïque légal-rationnel : tous ces thèmes, par lesquels la modernité tend à se décrire elle-même, constituent en fait des mythes fondateurs que l’on peut facilement déconstruire. Telle est du moins la thèse de William Cavanaugh. En particulier,…

Continuer la lecture

L’eugénisme ou le triomphe de la volonté sur le don

En 1997, le film Bienvenue à Gattaca nous présentait un monde dans lequel la reproduction sexuée a quasi-disparu, et où des couples peuvent façonner leur futur enfant, de l’apparence physique au quotient intellectuel. La même année, la naissance du premier clone, la brebis Dolly, fit d’un seul coup se rejoindre l’histoire et la science-fiction. Aujourd’hui…

Continuer la lecture

Michéa : les différents visages du marxisme

Dans son dernier ouvrage, Notre ennemi, le capital (Climats), Jean-Claude Michéa se réfère plus que d’accoutumée à l’œuvre de Karl Marx. S’il confirme la pertinence de l’analyse marxiste du fonctionnement du capitalisme, Michéa rappelle les limites et les vices originels du marxisme, parfois d’ailleurs similaires à ceux du capitalisme. Michea soutient également que Marx aurait pris conscience de…

Continuer la lecture

Louis de Bonald : le sacre du social

« Vivre ensemble », « faire société », « rester unis ». Voilà des expressions dont la répétition a rongé le sens. Défenseur d’une unité politique fondée sur le droit naturel, Louis de Bonald prôna cette réconciliation totale du peuple de France. Posant le primat du social sur l’individu, du commun sur le particulier, il eut pour exigence la…

Continuer la lecture

Jean-Jacques Rousseau lecteur de Saint Augustin

Quel rapport peut-il exister entre, d’une part, le grand défenseur de l’orthodoxie catholique des IVe-Ve siècles devenu la référence théologique principale de la chrétienté médiévale — Saint Augustin —, et, d’autre part, un écrivain genevois jugé hérétique par l’archevêque de Paris, et dont les livres ont été condamnés par les grandes instances ecclésiastiques, tant catholiques que…

Continuer la lecture

L’État universel en échec

L’universalisme est un marqueur de la modernité qui, bien que philosophique et abstrait à son origine, s’est aujourd’hui mué en ambition cosmopolitique concrète. L’idéal d’un gouvernement mondial parvenant à pacifier le globe en l’unifiant semble pourtant, plus que jamais, inactuelle. L’idée d’un universum politique prenant la forme d’un État mondial n’est pas neuve. Elle a…

Continuer la lecture

Michéa : l’État, indispensable instrument du libéralisme

Érigé sur le dogme de la privatisation de la morale, le libéralisme génère des revendications croissantes de droits individuels qui nécessitent une régulation de l’État. Celui-ci légitime son interventionnisme objectif au nom de l’idéal de neutralité libérale qu’il entend également imposer à la conscience de ses citoyens. Dénonçant ce totalitarisme libéral, Jean-Claude Michéa prône le recours à un socialisme non…

Continuer la lecture

Daech gâche le meilleur des mondes

Tout va bien dans le meilleur des mondes, celui que nous avons fièrement produit. Mais Daech gâche la fête qui, sans lui, eût été si belle. Telle est la conviction du philosophe de néant, Luc Ferry. L’occasion de s’interroger sur l’utilité philosophique de Daech pour l’Empire du Bien.  [Cet article est paru initialement sur le…

Continuer la lecture