D’Annunzio ou la cinquième saison du monde
« Il y a un seul révolutionnaire en Italie : Gabriele d’Annunzio », lançait un célèbre révolutionnaire bolchévique. L’Italie aurait-elle connu sa propre Commune à travers l’épopée de Fiume, prise par le poète Gabriele D’Annunzio en septembre 1919 ? La comparaison est tentante, eu égard au nombre de similitudes des deux événements et des bouleversements qu’ils ont…
Maurizio Serra : « D’Annunzio est un Italien de la Renaissance »
Il y a cent soixante ans naissait Gabriele D’Annunzio (1863-1938), sans doute l’écrivain le plus prolifique, admiré, détesté, honni, décrié et clivant de l’histoire de la littérature italienne. En proie à des clichés et des jugements à l’emporte-pièce persistants, il a, dès son vivant et jusqu’à nos jours, toujours suscité des jugements extrêmes. Mais qu’en…
Gabriele D’Annunzio : poète fanfaron et inspirateur du fascisme
Les tentatives de réhabilitation de Gabriele D’Annunzio sont toujours une excellente occasion de rappeler tout le mal qu’il y a à dire au sujet de ce dernier : monument de grandiloquence bavarde, caricature de romancier décadent (pléonasme ?), il fut aussi et surtout le modèle histrionique mérité de Benito Mussolini. Ce en quoi il constitue une réelle…
Jean de Saint-Cheron : « Si l’on s’arrête au Pascal moraliste, on manque l’originalité de son discours sur l’homme »
Jean de Saint-Cheron est directeur de cabinet du recteur de l’Institut catholique de Paris et notamment chroniqueur pour le journal La Croix. Après Les bons chrétiens (Salvator, 2021) et Éloge d’une guerrière (Grasset, 2022), il publie, à l’occasion des 400 ans de Blaise Pascal, Voilà ce que c’est que la foi (Salvator), recueil de textes…
Le parti pris des poses
Bien souvent, de nos jours, ce qui s’efforce de se présenter sous l’étiquette de poésie surjoue tellement cette appartenance qu’il y a là comme un théâtre de poses forcées, une véritable scène sur laquelle chaque grimace, chaque mimique, chaque geste sursignifie en permanence son appartenance au champ (censément divin, céleste, transgressif, rebelle) de la poésie….
Joachim Le Floch-Imad : « Pour Tolstoï, l’artiste a un devoir d’insoumission à l’égard des mensonges du monde moderne »
Diplômé de Sciences Po et de la Sorbonne, Joachim Le Floch-Imad est directeur de la Fondation Res Publica. Dans Tolstoï. Une vie philosophique (Cerf), son premier livre, il s’applique à décrire avec précision l’évolution philosophique de Tolstoï et à mettre en lumière des sources parfois méconnues (Arthur Schopenhauer, Joseph de Maistre) ou du moins éclipsées…
Fin de l’histoire et triomphe de la raison selon Cournot
L’accomplissement de la raison dans les sociétés occidentales tend à les stabiliser définitivement en substituant aux passions la décision réfléchie, et aux institutions traditionnelles le progrès technique. D’après Antoine-Augustin Cournot (1801-1877), c’est là le destin inéluctable de toute société. À terme, la diversité des cultures, des mœurs et des pratiques évoluera vers une standardisation des…
Grégoire Quevreux : « Il est possible de répondre au problème du mal sans refuser l’omnipotence divine »
Grégoire Quevreux, docteur et professeur de philosophie, familier de philosophie médiévale depuis son Cri de Job (Orizons, 2017), publie six ans plus tard son étude de Dieu en procès : une critique de la Process theology à la lumière des Pères et de la philosophie contemporaine (L’Harmattan). Si les angoisses de l’homme moderne ont été…
Puritanisme et révolution : les racines protestantes du radicalisme politique moderne
L’on insiste souvent, à la suite de Max Weber, sur les racines protestantes de l’esprit du capitalisme et sur le rôle particulier du calvinisme dans la naissance de l’économie moderne. Il ne faudrait cependant pas mettre l’accent sur l’économique au point d’oublier le politique. En réalité, le protestantisme, en particulier dans son versant puritain, a…
Sollers quand même
Ils forment une grande et belle famille, à eux tous. Ces artistes pénibles, prétentieux, grotesques, insupportables… Et talentueux avec ça, parfois même géniaux. Les gens vous parleront tout de suite de Céline. Oui, oui, bien sûr, mais franchement, ça n’était pas le pire ! Genet, dans le genre hitlérophile, me semble autrement plus costaud, par exemple…