The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson : la fin du monde d’hier
Huitième long-métrage de Wes Anderson, The Grand Budapest Hotel se présente comme la synthèse quasi-parfaite d’un réalisateur qui place le style et le raffinement au sommet de l’art cinématographique. Pour la première fois, il invoque la notion d’Histoire dans une singulière et exaltante narration faite de couleurs pastels et de costumes dandy. En réutilisant ses…
John Cowper Powys : pourquoi Dostoïevski est le plus grand de tous les romanciers
Dans son essai sur Dostoïevski, l’écrivain gallois John Cowper Powys ne passe pas par quatre chemins. À ses yeux, Dostoïevski est le plus grand des romanciers. Le caractère définitif de son affirmation l’oblige à une analyse approfondie et pertinente. Dostoïevski est le plus grand des romanciers. Voilà ce que dit John Cowper Powys. Rien de…
American Bluff de David O. Russell : faux-semblants et postiches
Les années 70 continuent de nourrir un fantasme de liberté et de luxe au kitsch acidulé : self-made-man, rêve américain, le tout jusqu’à l’illégalité… Ces thèmes ne sont pas nouveaux, pourtant David O. Russell y succombe à son tour. [NDLR : attention, cet article révèle des éléments de l’intrigue.] Les premières minutes sont dynamiques malgré…
L’autre visage de Clemenceau : la République contre la révolution
Héros républicain à la gloire inaltérée, Clemenceau fut néanmoins un briseur de grèves opiniâtre et zélé. Les points d’ombre de son parcours ont depuis été attribués à la nécessité prétendument inévitable de garantir la stabilité républicaine dans une France encore menacée par la monarchie, déchirée par la guerre et déséquilibrée par le boulangisme. Pourtant, ces…
Shakespeare : la gloire de l’amour, c’est la femme
La femme du XVIIème siècle semblait condamnée à l’hystérie et au lunatisme. Mais Shakespeare l’a arrachée aux griffes des furies chimériques pour l’asseoir sur son véritable trône : celui de l’amour. Montrons qu’il n’y a rien de plus noble et de plus stable que le sentiment profond d’une femme. « Souvent femme varie, bien fol est…
Voyage et Casse-Pipe de Céline : l’oeil du cuirassier Destouches
En cette année de centenaire, quel meilleur témoignage sur la première guerre mondiale que la plume de Louis-Ferdinand Céline ? Si l’on jette un œil à certains passages du Voyage au bout de la Nuit ou de Casse-Pipe, impossible de nier que le romancier français, régulièrement décrié autant à tort qu’à raison, fait résonner la…
Shakespeare : fécondité et féminité
Il est né une drôle de mode chez les féministes. Elles ont déclaré la guerre à Shakespeare parce qu’il a osé louer les femmes dans ce qu’elles ont de plus féminin. Je ne parle pas de douceur ou de manipulation, mais de fécondité et d’une certaine accointance avec la nature. C’est que les plus ultra…
5 septembre 1914 : la mort du chevalier Charles Péguy
L’historien Jean-Pierre Rioux publie en ce début d’année La mort du Lieutenant Péguy, un livre qui retrace l’expérience de guerre du grand écrivain jusqu’à sa mort le 5 septembre 1914. Occasion de revenir sur la conception de la guerre du directeur des Cahiers de la Quinzaine. Charles Péguy est mort debout. En soldat honorable, en…
Twelve years a slave de Steve McQueen : désir de liberté et liberté du désir
À l’occasion de la sortie de Twelve years a slave, retour sur l’œuvre cinématographique de Steve Rodney McQueen (aucun lien avec le célèbre acteur), un combat engagé pour la liberté qui passe paradoxalement par une mise en scène à la fois maitrisée et verrouillée. [Attention : cet article est susceptible de révéler des éléments de l’intrigue des…
Visage d’écrivain : Fedor Dostoïevski par Stefan Zweig
En 1920, Stefan Zweig publie ses Trois maîtres, un ouvrage consacré à Dickens, Balzac et Dostoïevski. Dans le chapitre qu’il dédie à ce dernier, Zweig brosse le portrait du grand écrivain russe. PHILITT a décidé de mettre en ligne ce beau passage. Son visage fait penser à celui d’un paysan. Les joues creuses, terreuses,…