Au cœur des ténèbres avec le baron fou

Les Éditions des Équateurs publient Le Carrousel des ombres, premier roman de Paul Serey. Ce récit halluciné nous emmène sur les traces du mystérieux Robert Nicolas Maximilien von Ungern-Sternberg, officier tsariste illuminé. Une divagation littéraire qui nous plonge dans l’eau poisseuse et sombre de la folie.  Dans les marches de l’ancien empire des tsars, la…

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Marcel Gauchet : « L’argent a une propension diabolique à se transformer en une fin en soi »

[Cet entretien est paru initialement dans PHILITT #6] Marcel Gauchet est philosophe. Il est directeur d’études émérite à l’EHESS (Écoles des hautes études en sciences sociales) et dirige la revue Le Débat.  Il a publié en 2017 Le nouveau monde, le quatrième tome de L’Avènement de la démocratie. Nous l’avons interrogé sur le rôle prépondérant…

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Archéologie du désintéressement : entre altruisme et égoïsme (2/2)

Le désintéressement refait surface à travers la mosaïque des idées romantiques – qui, pour une part, ont irrigué le patriotisme post-révolutionnaire – avant sa neutralisation, sous une forme renouvelée, par Nietzsche. Julien Benda tentera ensuite de retrouver la noblesse de l’activité désintéressée, cette fois purifiée par une vue humaniste. L’inflexion romantique se cristallise d’abord autour de l’enthousiasme…

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Quand Chesterton tire le moderne de son sommeil dogmatique

Philosophe parmi les poètes, poète parmi les philosophes, Chesterton n’a jamais failli à sa réputation de « prince du paradoxe ». Ses Petites choses formidables, célèbre recueil de nouvelles édité pour la première fois en français par Desclée de Brouwer, ne font pas exception : loin de réduire sa pensée à quelques réflexions basses, il offre à voir le…

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Quand Péguy se retrouve en Mai 68 : le jeu des réceptions intellectuelles

[Cet article est paru initialement dans Cahiers libres] Les réceptions intellectuelles sont des repères pour comprendre un évènement. De quel auteur les acteurs s’inspirent-ils ? Ainsi, suivre comment Charles Péguy, mort en 1914, est perçu en Mai 68 permet d’éclairer l’évènement. Inclassable et contre les apparences, Péguy se retrouve avec Mai 68 inspirateur de bien des…

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La canonisation de Jeanne d’Arc, dernière Union sacrée en France

Lorsqu’on évoque les procès de Jeanne d’Arc, c’est toujours à sa condamnation et à sa réhabilitation au XVIe siècle que l’on pense. Or, il est un troisième et dernier procès, centenaire, dont le retentissement est bien plus important. Celui-ci a rassemblé toutes les forces politiques françaises, en propulsant Jeanne d’Arc au rang d’icône nationale. La Pucelle…

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Éditorial – L’argent est seul devant Dieu

[Cet éditorial est initialement paru dans PHILITT #6, que vous pouvez vous procurer en suivant ce lien] « L’argent est seul devant Dieu. » Lorsque Péguy écrit cette phrase en 1914 dans sa Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, il entend inscrire sa critique de l’argent dans une condamnation plus large du monde moderne. Selon…

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Ernest Psichari, prince de la jeunesse en armes

1913 : la France cède aux « douces romances » du pacifisme. Sous l’influence de l’intelligentsia parisienne, la jeunesse française se désintéresse de la guerre et des soldats. Contre le parti des intellectuels, Ernest Psichari, un jeune officier d’artillerie coloniale, publie son deuxième roman, un roman à thèse, dont le mot d’ordre est le « militarisme intégral ». Achevé sous…

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Patrie charnelle, patrie mystique : la France des écrivains catholiques

La célébration de la France est au cœur des textes de Péguy, Bernanos ou même Bloy. Mais la représentation que ces écrivains se font de leur patrie diffère sensiblement de l’exaltation barrésienne de la France charnelle. Éventail de leurs positions respectives.   On réduit trop souvent la distinction entre patriotisme et nationalisme à une différence…

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Quand l’homo reactus se fait le chantre du « réel »

Sur le champ de bataille de l’idéologie, le « réel » est souvent invoqué comme argument d’autorité. Aujourd’hui, c’est homo reactus qui, plus que tous les autres, se pense comme garant du « réel ». Derrière ce procédé, il dissimule souvent bien mal sa mauvaise foi et sa bêtise. La convocation systématique du « réel » est devenue le procédé rhétorique…

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