Patrick Wotling : « Pour Nietzsche, la modernité c’est le platonisme en phase terminale »

Professeur à l’université de Reims et directeur du Groupe international de recherches sur Nietzsche (GIRN), Patrick Wotling a abondamment traduit et commenté le philosophe allemand. Dans son dernier Nietzsche. La conquête d’une pensée (Puf) et dans sa réédition de “Oui, l’homme fut un essai” : La philosophie de l’avenir selon Nietzsche (Puf – Quadrige), l’auteur…

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La rectification métaphysique de l’identité selon Coomaraswamy

Bien des débats opposent les Occidentaux sur l’identité, les thuriféraires de « l’universalisme » des Droits de l’Homme se heurtant vigoureusement aux nostalgiques de l’enracinement dans le particulier. Pourtant, dans ses Essais métaphysiques réunis par Max Dardevet chez L’Harmattan, l’historien de l’art et métaphysicien Ananda K. Coomaraswamy déploie, à la lumière des doctrines traditionnelles et d’une…

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Platon, les mathématiques et la quête de la réalité

L’enseignement oral de Platon, synthèse des travaux de l’école de Tübingen, prétend que le cœur de la philosophie platonicienne n’apparaît pas dans les Dialogues. Cet enseignement caché remonterait à Pythagore, qui voyait dans les mathématiques l’architecture de la réalité. L’ascension vers les vérités éternelles serait, voile après voile, une quête des nombres qui gouvernent l’univers….

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Jean-François Pradeau : « Pour Platon, il faut que la mort travaille la vie »

[Cet entretien est initialement paru dans PHILITT #7] Jean-François Pradeau est professeur de philosophie à l’université Jean-Moulin-Lyon III. Il dirige la Revue des études platoniciennes qu’il a créée en 2004. Il a notamment publié Platon et l’imitation (Aubier, 2009) et, avec Luc Brisson, un Dictionnaire Platon (Vrin, 2007). En nous interrogeant sur la conception de…

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Michael Edwards : « Voir un peuple défendre sa langue me réjouit » (2/2)

Sir Michael Edwards est membre de l’Académie française et professeur au Collège de France à la chaire d’Étude de la création littéraire en langue anglaise. Il revient, pour PHILITT, sur son dernier ouvrage, Dialogues singuliers sur la langue française (2016), et évoque les liens indéfectibles entre les langues anglaise et française à travers l’histoire mouvementée des deux nations.  PHILITT…

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L’autarcie et la question du nombre

Le concept d’autarcie, au sens éthico-politique et non strictement économique, nous invite à prendre au sérieux le facteur numérique et spatial dans la recherche du bien commun ou, plus généralement, du bien vivre. La question du nombre, presque systématiquement occultée par les philosophies politiques modernes, s’articule pourtant bien avec les notions de cohésion sociale et…

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La raison d’Einstein : la relativité ou le souci de la métaphysique

L’homme est-il la mesure de toute chose ? Tout est-il relatif ? En 1885, Marcellin Berthelot disait du monde dans Les Origines de l’alchimie qu’il était « désormais sans mystère ». En 1916, Albert Einstein publie sa théorie de la relativité générale, produit d’une longue investigation dans le champ scientifique. Cette théorie ne doit pourtant pas faire oublier le caractère…

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Mathieu Terrier : « Pour Ashkevarî, les sages grecs ont quasiment le statut d’imâms »

Mathieu Terrier, docteur en islamologie de l’École pratique des hautes études et professeur de philosophie, vient de publier aux éditions du Cerf une traduction commentée de la première partie du Mahbûb al-qulûb (L’Aimé des cœurs), ouvrage méconnu et néanmoins fascinant. L’auteur, Qutb al-Dîn Ashkevarî, philosophe chiite iranien du XVIIe siècle, y propose une audacieuse histoire…

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« Moi, Président » par Quintus Cicéron

Quintus Cicéron adresse à son frère Marcus Tullius Cicéron, grand orateur et auteur des Catilinaires, un Petit manuel de campagne électorale afin de le conseiller dans sa candidature au consulat de 64 av. J.-C. Les commentateurs ont tôt fait d’y voir l’éternel cynisme politique. Or cette lettre est avant tout une mine d’informations pour qui…

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L’hubris ou le crime d’orgueil

Culte du moi, ambition amorale et sans limite, victoire de l’intérêt individuel (ίδιον) sur le bien commun (κοινόν) : l’homme moderne est résolument tourné vers la démesure. Dans l’Antiquité cela portait un nom : l’hubris (ὕϐρις). Et c’était le plus grand des crimes. Au vu de la suppression inévitable de l’enseignement des lettres classiques, il semble urgent de rappeler…

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