Voyage et Casse-Pipe de Céline : l’oeil du cuirassier Destouches
En cette année de centenaire, quel meilleur témoignage sur la première guerre mondiale que la plume de Louis-Ferdinand Céline ? Si l’on jette un œil à certains passages du Voyage au bout de la Nuit ou de Casse-Pipe, impossible de nier que le romancier français, régulièrement décrié autant à tort qu’à raison, fait résonner la…
Shakespeare : fécondité et féminité
Il est né une drôle de mode chez les féministes. Elles ont déclaré la guerre à Shakespeare parce qu’il a osé louer les femmes dans ce qu’elles ont de plus féminin. Je ne parle pas de douceur ou de manipulation, mais de fécondité et d’une certaine accointance avec la nature. C’est que les plus ultra…
5 septembre 1914 : la mort du chevalier Charles Péguy
L’historien Jean-Pierre Rioux publie en ce début d’année La mort du Lieutenant Péguy, un livre qui retrace l’expérience de guerre du grand écrivain jusqu’à sa mort le 5 septembre 1914. Occasion de revenir sur la conception de la guerre du directeur des Cahiers de la Quinzaine. Charles Péguy est mort debout. En soldat honorable, en…
Twelve years a slave de Steve McQueen : désir de liberté et liberté du désir
À l’occasion de la sortie de Twelve years a slave, retour sur l’œuvre cinématographique de Steve Rodney McQueen (aucun lien avec le célèbre acteur), un combat engagé pour la liberté qui passe paradoxalement par une mise en scène à la fois maitrisée et verrouillée. [Attention : cet article est susceptible de révéler des éléments de l’intrigue des…
Visage d’écrivain : Fedor Dostoïevski par Stefan Zweig
En 1920, Stefan Zweig publie ses Trois maîtres, un ouvrage consacré à Dickens, Balzac et Dostoïevski. Dans le chapitre qu’il dédie à ce dernier, Zweig brosse le portrait du grand écrivain russe. PHILITT a décidé de mettre en ligne ce beau passage. Son visage fait penser à celui d’un paysan. Les joues creuses, terreuses,…
Zone de Guillaume Apollinaire : l’ivresse de la solitude moderne
C’est par un long poème fleuve de 155 vers dépourvus de ponctuation que Guillaume Apollinaire a fait le choix d’ouvrir son recueil le plus célèbre, « Alcools ». En déroulant un long fil dont rien ne semble pouvoir interrompre le rythme en accélération constante, le poète parvient à dépeindre avec exactitude le vaste déclin du monde moderne,…
Jean-Claude Michéa et la logique libérale : du conservatisme libéral comme alternative (2)
L’objectif est de sonder brièvement l’apport conservateur de la tradition libérale afin de relativiser l’antinomie, promue par Jean-Claude Michéa, de la logique libérale progressiste et de la « common decency » conservatrice. Le règne de l’individualisme dépeint par Jouffroy (voir la citation ouvrant la première partie) suggère, en réalité, une connexion entre l’individu et le sujet. L’individu est,…
Victor Hugo : violence et révolution
Avant de devenir le vénérable grand-père de la République et un poète national, Victor Hugo a d’abord été un farouche opposant politique. Du fond de son exil, après dix-sept ans passés loin de Paris, l’écrivain devait faire face à un dilemme intime : la Révolution est-elle souhaitable si elle ne peut faire l’économie de la violence ?…
Crime et Châtiment de Dostoïevski : aux origines du Surhomme
Agir par delà bien et mal, telle est la maxime du Surhomme. Si Nietzsche a rendu célèbre ce concept en particulier dans Humain, trop humain (1878) et dans Ainsi parlait Zarathoustra (1883), Dostoïevski abordait déjà cette question dès 1866 dans Crime et Châtiment. On associe souvent avec trop de hâte la notion de Surhomme à…
Jean-Claude Michéa et la logique libérale : genèse d’une civilisation progressiste (1)
Première partie d’une étude critique sur le concept ingénieux, mais quelque peu spécieux, de « logique libérale » proposé par le très orwellien Jean-Claude Michéa.